Goguenards ils le sont tous de prime abord,
puis médusés au bout de huit notes...
Le journal Le Monde raconte que "Susan Boyle, une Ecossaise de 47 ans au chômage, est devenue une vedette sur Internet grâce à un passage remarqué dans "Britain's got talent", une émission britannique de découverte de talents. Le concept est similaire à la "Nouvelle Star", diffusée sur M6 en France. En quelques jours, plus de 12 millions de personnes ont visionné la vidéo de sa prestation sur le site YouTube.
"PERSONNE NE RIT MAINTENANT"
Mais dès les premières mesures de son interprétation de I Dreamed a Dream, une chanson tirée de la comédie musicale anglaise Les Misérables, l'auditoire du théâtre de Glasgow est saisi. Conquis, le public se lève et l'applaudit, le jury a les mâchoires qui en tombent et les yeux écarquillés de stupéfaction.
"Sans aucun doute, c'est la plus grande surprise que j'ai eue pendant les trois ans de cette émission", explique Piers Morgan, l'un des juges, alors qu'avant cette performance, avoue-t-il, "tout le monde se moquait" de la chanteuse écossaise. "Personne ne rit maintenant, c'était époustouflant", a-t-il ajouté.
La solide Ecossaise, qui a indiqué en coulisses juste avant de monter sur scène qu'elle était au chômage, n'avait jamais eu de petit ami et chantait depuis l'âge de douze ans, est désormais comparée à Paul Potts, un vendeur de téléphone portable devenu chanteur d'opéra après sa victoire dans la même émission en 2007."
Pour ma part, j'ai vu la vidéo deux fois. La première fois j'ai pleuré, avec de vraies larmes d'une authentique émotion. La seconde fois, j'ai pleuré de la même façon et je me suis demandé pourquoi. J'ai compris quand je me suis rendu compte de tout cet environnement médiatique et des à-priori qu'il véhiculait. En huit notes tout était joué et gagné ! Cette femme un peu épaisse, pas très distinguée et qui ne se rendait peut-être pas tout à fait compte de l'enjeu incroyable que représentait sa prestation avait quelque chose à dire, en le chantant.
Si le cœur de Sue
N'avait pas chanté
Les trois capitaines
L'auraient appelée vilaine
Et la pauvre reine
Etait comme une âme en peine
Ne cherche plus longtemps de fontaine
Toi qui as besoin d'eau
Ne cherche plus, aux larmes des reines
Va-t'en remplir ton seau
Moi j'ai pris la peine
De m'y arrêter
À la voix de Sue
Moi qui ne suis pas capitaine
Et j'ai vu ma peine
Bien récompensée
Et dans le cœur de la pauvre Susan
Qu'avait jamais chanté
Moi j'ai trouvé une voix de reine
Et moi j'en ai pleuré...
(Pardon Georges ! Ça me rappelle les contes & légendes de mon enfance dans lesquels la beauté de l'âme se cachait souvent sous des aspects peu engageants... Comme ces sabots d'Hélène ! Susan BOYLE était aussi venue avec ses sabots dondon, avec ses sabots dondaine, mais ça ne laissait préjuger en rien de son talent bien réel.)
Sa voix était largement aussi impressionnante que celle de Céline DION & Barbra STREISAND réunies :
Ne l'a-t-elle pas égalée, voire dépassée ?